Guerre des monnaies
Lors de la guerre des changes de 2010, les Etats-Unis accusaient le yuan de trop sous-évaluer leur monnaie, alors qu’aujourd’hui c’est au tour de Shinzo Abe, le nouvel homme fort du Japon, de manipuler les marchés monétaires. La nouvelle guerre des monnaies n’est pas loin, même si le G7 rejette toute politique de dévaluation compétitive. Actuellement la politique budgétaire n’a pas beaucoup de marge pour agir en faveur de la croissance. Les banques centrales ont alors tendance à mettre en œuvre des politiques afin d’affaiblir la monnaie. Ainsi, elles pensent favoriser la croissance dans leur pays. Dévaluer la monnaie soutient la croissance dans les pays qui la pratique (I), mais la guerre des monnaies est un jeu à somme nulle (II).
I - Affaiblir la monnaie favorise la croissance dans les pays qui la pratique d’une part en restaurant la compétitivité par rapport aux autres pays (A) et d’autre part en équilibrant la balance commerciale (B).
Certains pays, comme le Japon, font face depuis l’éclatement de la bulle financière à une déflation. Même si elle a été contenue pendant un certain temps par la mobilisation des politiques budgétaire et monétaire, elle a tendance à réapparaître avec l’épuisement des mesures de relance. Elle s’accentue sous l’effet du surendettement des Etats développés. Pour tenter de sortir de la déflation, les pays peuvent restaurer leur compétitivité par rapport aux autres pays en dévaluant. En effet, en dévaluant, un Etat retrouve une certaine compétitivité par rapport à ses pays concurrents, c’est une dévaluation compétitive. Car, réduire la valeur de sa monnaie relance automatiquement les exportations nationales. Elles sont devenues moins chères et plus concurrentielles. Le pays qui mène cette politique veut accroître le volume de ses exportations et diminuer celui de ses importations. Cela permet de relâcher la contrainte extérieure.
Ainsi la balance commerciale