Griselidis de moliere
PERRAULT
La Patience de Griselidis ou la Marquise de Salusses fut un de ces contes racontés au Moyen-âge et que Perrault a voulu reprendre dans les Contes de ma mère l’Oye. Il fut tout d’abord lu à l’Académie française le samedi 25 aout 1691, par le garde des livres du cabinet du roi : l’abbé de Lavau. Le Mercure galant (trimestriel, dont le but était d’informer le public des sujets les plus diverses et de publier des poèmes) rapporte que ce poème est un succès, ses descriptions lui attirèrent beaucoup d’applaudissements. Puis elle parut dans le Recueil de plusieurs pièces d’éloquences et de poésies présentées à l’Académie française pour le prix de l’année 1691.
Après avoir été rééditée 4 fois en 2 ans, elle disparut des librairies, puis disparut jusqu’en 1781, date des redécouvertes des Contes en vers.
Grisélidis serait une légende, dont les premiers germes apparaissent dans l’épopée indienne du Mahâbhârata (grand livre indien sacré), où le sage Cântanu supporte tout de son épouse. Mais il est inutile de remonter jusque là, ni même au Lai de frêne de Marie de France, où l’héroïne prépare tout pour le mariage qui doit la chasser du château. Ce sont Boccace et Pétrarque qui ont repris ce récit et lui ont donné une popularité immense dans toute l'Europe. Boccace a raconté l'histoire de Griselidis dans la dernière nouvelle du Décameron (journée X et nouvelle 10); Pétrarque en fit ensuite le sujet d'un récit latin : De Obedientia et Fide uxoria. Le vieux récit français est passé dans les Contes de ma mère l'Oye (1691) de Perrault. Ce récit remontant à des siècles, il faut donc renoncer à identifier des personnages historiques réels.
Perrault publie son conte en pleine querelle des femmes : on débat sur la place et le rôle des femmes dans la société. Les Académiciens, confrères du conteur, et les gens de son monde, et de son goût furent-ils sans doutes sensible au thème, la vertu exemplaire, jamais démentie, d’une épouse parfaite. Nicolas