grippe
Le ministère de la Santé vient de déclencher le plan Orsan en raison de l'ampleur de l'épidémie de grippe qui touche notre pays cet hiver.
Le virus grippal qui a déjà contaminé plus de 2 millions de personnes en France n'est pas particulièrement "méchant". Les derniers chiffres montrent que les taux d'hospitalisation et de décès restent dans des valeurs habituelles. Depuis le 1er novembre, 728 cas graves ont été répertoriés, parmi lesquels 72 ont abouti à un décès. En revanche, le vaccin n'est pas adapté en raison d'importantes variations dans le génome du virus, qui seraient intervenues entre la conception du cocktail immunisant et sa diffusion. C'est pourquoi le virus circule aussi facilement.
Même s'il ne s'agit pas de la "grande pandémie" tant redoutée depuis des décennies, la grippe qui sévit actuellement n'a rien d'anodin et elle commence sérieusement à perturber notre système de santé, alors même que son pic n'a toujours pas été atteint. Conséquence logique : le nombre de malades va continuer à augmenter pendant un temps non déterminé, alors que le personnel soignant - lui aussi touché - est déjà exténué. L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) avait d'ailleurs publié un communiqué alertant sur la situation sanitaire catastrophique des services d'urgences. Elle ne cachait pas son inquiétude face à leur saturation et à l'absence de prise de décision. Le président du Samu-Urgences de France, François Braun, comparait même la situation à celle de la canicule de l'été 2003, responsable de 15 000 morts.
La fédération CGT-Action sociale avait déjà tiré le signal d'alarme mardi. Elle regrettait que face à cette épidémie de grippe sévère prévisible, comme il y en a tous les quatre ou cinq ans, "les hôpitaux n'arrivent plus à répondre aux besoins de la population" et que "des patients en grand nombre passent des journées entières sur des brancards dans les services d'urgences faute de lits". Et elle