Grande distributio
Lysiane J. Baudu, à New York Les prix les plus bas sont l'arme de Wal-Mart. Si les consommateurs sont satisfaits, ses fournisseurs et ses concurrents sont sans cesse sous pression. Les achats à la Chine du géant de la distribution américain représentent aujourd'hui 10 % des exportations de ce pays. De plus en plus, les syndicats se mobilisent contre les effets de cette "walmartisation". Alors que le nom de Wal-Mart est évoqué de façon récurrente parmi les prédateurs potentiels d'autres grandes enseignes mondiales de la distribution (à commencer par Carrefour), l'Europe pourrait bientôt faire la connaissance de ce rouleau compresseur qui écrase non seulement les prix mais aussi les fournisseurs et les concurrents, petits ou grands. "Nous n'avons que de petites opérations en Allemagne et au Royaume-Uni. Nous nous intéressons à un plus fort développement à l'international, en Europe et ailleurs", déclare William Wertz, porte-parole de Wal-Mart. Sur les parkings des "supercenters" du leader mondial de la distribution, dans les banlieues américaines ou au milieu des campagnes, les clients sont unanimes : ce qu'ils aiment chez Wal-Mart, ce sont les prix. "Des prix bas tous les jours" comme l'indique le slogan de la marque. Alors, quand la plus grande entreprise américaine, devant ExxonMobil, General Motors ou General Electric, est accusée, comme cela a été le cas en octobre dernier, d'exploiter aux Etats-Unis des travailleurs illégaux par le biais de sociétés d'entretien sous-traitantes, quand le géant est taxé d'imposer à ses fournisseurs, aux quatre coins du monde, des cadences infernales pour des salaires de misère, quand il est même soupçonné d'avoir autant de poids, sinon plus, que le gouvernement américain sur certains pays, les consommateurs avouent que "oui, c'est dommage"... mais ils reviennent bien vite à ce qu'ils considèrent comme l'essentiel : les prix. Wal-Mart a construit son