Gauguin
Il existe encore des doutes sur le modèle qui a pu poser pour Gauguin et on a pensé à tord qu’il s’agissait de la maîtresse de Gauguin Pahura (Sterling et Salinger 1967, 176). Personne n’a encore donné une analyse approfondie de la signification de la toile dans l’œuvre de Gauguin, ni une interprétation convaincante de la substance orangée sur le plateau tahitien en bois que porte la figure principale.
Comme beaucoup d’autres figures des tableaux de Gauguin de 1898 et 1899, les deux femmes semblent faire des offrandes de fruits ou de fleurs. Dans la plupart des autres tableaux de telles offrandes sont destinées à une autre figure ou à une idole située à l’intérieur même de l’œuvre. Ici, les femmes se tournent franchement vers le spectateur. Deux tahitiennes de Gauguin évoque ainsi le souvenir de Manet dont les nus fut si souvent face au spectateur, les deux artistes partageaient donc le même intérêt pour ce type de nu, fréquent dans l’imagerie populaire et la peinture.
Les deux têtes peuvent être mises en relation avec deux dessins qui n’ont pas pu être datés de manière peu convaincante mais qui remonte au premier voyage de l’artiste à Tahiti donc si Gauguin a pu emprunter les traits de ces deux beaux nus à des dessins antérieurs, l’identification de la figure centrale à Pahura ne peut être maintenue. De plus, cette réutilisation de dessins antérieurs, donne à penser que Gauguin avait alors une conception exclusivement symboliste de son travail. Même la pose, en apparence observée d’après nature, a ses racines dans la frise bouddhique de