Dissertation de Littérature:
En quoi le comique et la satyre fondent le Gargantua ?

Gargantua, seconde oeuvre de l'humaniste François Rabelais parue en 1532, est un roman narrant l'éducation et les exploits du héros éponyme Gargantua, fils des géants Grandgousier et Gargamelle. Si l'écriture dans le roman, qu'elle soit au service du rapport des faits fictifs de l'éducation de Gargantua, de la guerre picrocholine ou encore de la fondation de l'abbaye utopiste de Thélème, se présente comme riche lexicalement, ponctuée de références philosophiques et littéraires foisonnantes, elle est dans sa forme extrêmement crue, allant souvent jusqu'à jouer sur un registre scatologique. Ce paradoxe entre le fond et la forme de l'oeuvre est en réalité le fruit de la volonté de l'auteur à transmettre son projet par le recours des registres comiques et satyriques.
En quoi le comique et la satyre fondent le Gargantua ?
On étudiera dans un premier temps toutes les dimensions comiques de l'oeuvre pour ensuite faire état des différentes satyres qu'il traduit.

Tout d'abord il est important de remarquer que Rabelais fait du rire un véritable concept philosophique, lui prêtant des vertus médicinales. Dans le même sens, il donne dans son adresse aux lecteurs liminaire cette maxime: « rire est le propre de l'homme », qui introduit dans l'oeuvre une indiscutable dimension comique.
En effet on retrouve dans Gargantua légions de procédés comique qui surprennent, déstabilisent le lecteur en remettant en cause sa vision du monde.
On découvre en effet des analogies contradictoires: « Buveurs très illustres et vous, vérolés très précieux ». Ici Rabelais associe l'ivrognerie à la grandeur, la maladie à la grande valeur, ce qui crée un effet comique.
Le narrateur, Alcofribas Nasier, injurie le lecteur, ce qui est à première vue aberrant et participe au comique: « Mais écoutez, vits d'ânes, et puisse le chancre vous faucher les jambes ! »
On retrouve également dans l'oeuvre de