Gargantua rabelais dizain et prologue
Le début de Gargantua est construit de manière originale puisque le prologue de l’œuvre est précédé par un dizain. Initialement le prologue a pour but d’introduire une œuvre littéraire. Le dizain qui se trouve en début du Gargantua peut être considéré comme un plus, offert par Rabelais pour définir son œuvre au lecteur. Néanmoins, ici, la question se pose de déterminer si le dizain et le prologue sont des parties fondamentales du Gargantua.
Non, au premier abord ces parties ne paraissent pas essentielles car elles ne font pas partie de l’histoire. En effet, ces parties n’existent que pour introduire l’histoire au lecteur, elles ne mettent pas en scène les personnages principaux de l’œuvre et représentent un faible pourcentage de l’œuvre, elles ne font que quelques pages. De plus, on remarque une disproportion au niveau de la taille de ces deux parties. En effet, le dizain est beaucoup plus court que le prologue et de ce fait n’apparait pas du tout comme primordial aux yeux du lecteur.
Néanmoins, par une réflexion plus approfondie on peut tout à fait affirmer que ces parties sont indissociables de l’œuvre. En effet, ces deux parties donnent au lecteur la tonalité du récit et sont porteuses d’un message qu’il serait dommage d’écarter. Ainsi à travers le dizain qui précède le prologue de Gargantua, Rabelais s’attache tout d’abord à mettre ses lecteurs en insistant sur le rire (« il vaut mieux traiter du rire que des larmes parce que rire est les propre de l’homme » (v.9 et 10)). Les lecteurs sont ainsi plongés dans une atmosphère légère et positive. C’est un avant-gout à la lecture, puisque la légèreté de l’œuvre est intensifiée à travers le prologue (« buveurs très illustres et véroles très précieux »).
Egalement, le dizain comme le prologue sont porteurs d’un message intéressant pour le lecteur. A travers son dizain, Rabelais s’exprime à l’impératif, il ordonne à ses lecteurs