Freude
La découverte de l'alcaloïde de la plante de coca est contemporaine des recherches de Freud, quant aux applications thérapeutiques possibles. En 1884, les laboratoires Merck confient à Freud la charge de mener des expérimentations sur la substance. Avant de créer la psychanalyse, Freud a étudié ce produit et a pensé pouvoir lui prêter toutes sortes d'indications médicales — notamment dans le traitement de la neurasthénie — avant que la cocaïne ne se révèle être la dangereuse drogue dont on connaît les ravages aujourd'hui. Freud travaille sur les propriétés anesthésiantes de la cocaïne avec deux collègues, Carl Köller et Leopold Königstein dès 1884. Cependant, alors qu'il pressent pourtant son intérêt pour la médecine, il n'a pas le temps de tester son pouvoir narcotique et doit s'absenter de Vienne. Ses collègues poursuivent les expérimentations, notamment dans le cadre de la chirurgie oculaire. Ils finissent par présenter leur découverte devant la Société médical de médecine de Vienne. Freud revient sur cet épisode plusieurs fois dans ses ouvrages, notamment dans L'Interprétation des rêves.
Freud est par ailleurs un consommateur de cocaïne. Il en use épisodiquement entre 1884 et 1887 et rédige un texte Über Coca. Il se détourne totalement de son étude après avoir suggéré à son ami Ernest von Fleischl-Marxrow de l'utiliser pour guérir de sa morphinomanie : voulant soulager ce dernier des souffrances d'une addiction à la morphine contractée après une amputation du pouce, il lui propose de la remplacer par de la cocaïne. Une toxicomanie en remplace ainsi une autre et, finalement, von Fleischl se suicide. Suite aux théories de Freud, des toxicomanies à la cocaïne se déclarent dans d'autres pays, et notamment en Allemagne où un autre médecin, le Dr Wallé, en vante sans prudence les mérites. Dans un article datant de 1886, un autre médecin, le Dr Albrecht Erlenmeyer, met en garde la communauté médicale en termes précis, qualifiant