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Il présente cette vue de l'ancien avant-port du Havre.
La composition de l'œuvre se caractérise par l'horizontalité du paysage représenté et le partage de l'image en tiers, le tiers supérieur étant consacré au ciel et les deux tiers inférieurs au port et à la mer. Cependant, tout est esquissé, les silhouettes des bateaux se détachent à peine du reste du tableau, baigné dans le flou de l'atmosphère du grand port. Cela place cette œuvre à la frontière de l'abstraction, si le soleil et la barque ne venaient pas guider le spectateur à décrypter la scène. la mer en premier plan travaillée de touches horizontales, dans le brouillard, au niveau de la ligne de fuites un jeu de lignes verticales , de gris bleutés figurent cheminées et mâts.
Le soleil, rond orange, ponctue l’ensemble.
Il tente de rendre le dialogue entre l’eau et la lumière.
L’œuvre serait presque abstraite si la barque au premier plan et le soleil se reflétant dans l’eau n’ « expliquaient » l’atmosphère du grand port avec ses cheminées d’usines et les mâts de ses bateaux.
Monet loge dans un hôtel qui donne sur un bassin de l'avant-port, l'hôtel de l'Amirauté. "Qu'est-il venu faire au Havre ?" s'interroge Marianne Alphant. "Son père et sa tante sont morts, son frère habite Rouen". Mais il a en tête de refaire des marines. C'est tout naturellement qu'il revient vers des lieux qu'il connaît bien.
On imagine Monet debout au petit matin, fasciné par le spectacle de l'aurore, se saisir de ses tubes et de ses brosses pour jeter sur la toile les couleurs qu'il aperçoit à travers la fenêtre. Peut-être qu'il s'interrompt de temps en temps, et que d'un geste vif il essuie la condensation déposée sur la vitre.Les couleurs traduisent cet éclairage éphémère du lever du soleil, quand les nuages, les brumes, les vapeurs diffuses, les reflets de l'eau se chargent d'une luminosité rosée.Au premier plan, occupant la moitié de la toile, une vaste étendue d'eau