LA LEÇON DE IONESCO

( En quoi la scène d’exposition de la leçon de Ionesco est-elle originale ?

On peut en effet dire que sa scène d’exposition est étrange ou pour le moins très originale, correspondant à son registre qu’est le théâtre de l’absurde.
Tout d’abord, on constate que dans la didascalie servant à expliquer le décor, un grand nombre d’informations sont inutiles et superficielles. Ainsi on y apprend que « on doit apercevoir dans le lointain des maisons basses et rouges », que « le ciel est bleu gris » et que « la tapisserie est claire ».
Ensuite, dans les didascalies encore, Ionesco nous apprend que « au lever du rideau la scène et vide » et « qu’elle le restera assez longtemps ». Cette phrase représente déjà à elle seule une contradiction avec un des principes fondamentaux de la scène d’exposition à savoir présenter les personnages, les enjeux. En retardant ainsi le moment où on apercevra les personnages, Ionesco contredit le fait que le spectateur doit se retrouver, dès le rideau ouvert, plongé dans l’action et l’histoire des personnages. Rien de tel dans la scène d’exposition de La leçon ; Ionesco fait durer l’attente.
Enfin, aucune action ne se passe réellement et aucune parole émise par l’un des trois personnages n’est vraiment importante. Ainsi, on voit la bonne arriver sur scène, essoufflée, elle ouvre la porte à une étudiante qui s’assoit puis repart chercher le professeur. Quand celui-ci arrive, il bégaie chose plutôt étrange pour un professeur, et ils ne feront que parler de villes, et du temps qu’il fait dehors. La discussion n’a en effet rien à voir avec ce qui est pourtant le titre et le cœur même de la pièce à savoir : la leçon. Ce ne sera que bien plus tard qu’ils entameront enfin le cours.
De par ces différents aspects, on peut s’apercevoir que la scène d’exposition de La leçon est assez originale et présente des différences marquées avec la plupart des autres pièces de