Franz kafka position du père
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Lors d’un divorce, la garde des enfants est confiée dans la plupart des cas à la mère. C’est donc que la société a une image du père. Quelle est cette image, voilà à quoi s’intéressent les quatre documents dont nous ferons la synthèse. Deux d’entre eux relatent des expériences personnelles, même si le point de vue diffère. Ainsi V.Hugo, dans Pauca meae, poème extrait des Contemplations et publié en 1856 évoque les temps heureux vécus avec sa toute jeune fille, Léopoldine. Dans « Le procès d’un tyran », article paru dans la revue Autrement en juin1984, Bernard Golfier, au contraire, étudie et présente des passages de la lettre que Kafka écrivit à son père en 1919 avec lequel il entretenait des rapports où la tendresse était absente. Quant à la page retenue de L’Amour en plus, essai qu’Elisabeth Badinter fit paraître en 1980, elle analyse avec une certaine distance la conception classique que se faisait du père la psychanalyste F.Dolto. Cette même conception se retrouve dans le dessin à valeur symbolique que choisit en 1984 la revue Autrement pour sa page de couverture . Ces quatre documents nous permettront de mettre en valeur la triple image qu’ils proposent du père et qui relève des domaines corporel, affectif et cognitif.
Si les documents sont d’accord sur l’image corporelle du père, ils divergent quant à la place à attribuer à ce même corps.
Aucun de ces documents ne passe sous silence le corps du père. Ils ont tous en commun la taille et la force qui se dégage d’un père beaucoup plus grand que ses enfants. C’est notamment le cas de V.Hugo que l’on découvre au coin du feu avec ses quatre enfants sur ses genoux, ce qui fait de lui presque un géant. Cette image est reprise tant par la couverture de la revue Autrement où la disproportion entre le père et son fils s’apparente à celle d’un géant et d’un nain que par l’écrivain Kafka qui, cité par Bernard Golfier, attribuait à son père une dimension gigantesque dans son enfance. Ce corps extraordinairement agrandi