France
Pour la première fois, sous la Ve république, la gauche est au pouvoir. Pierre Mauroy est nommé premier ministre d'un gouvernement d'union de la gauche comprenant donc 4 ministres issus des rangs du Parti communiste. Ce gouvernement mena de nombreuses réformes, dont :
l'abolition de la peine de mort la cinquième semaine de congés payés l'abaissement de la durée légale du travail à 39 heures par semaine la libéralisation de la radio et de la télévision (par la création de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle la suppression de la sélection à l'entrée des universités
Les années 1980 évoquent quelques images rutilantes : les années-fric et l'entrepreneur-héros, les années strass et leurs stars kitsch, Le Pen et « Touche pas à mon pote ! », Jack Lang et la Fête de la musique, Jacques Séguéla et sa « génération Mitterrand », Bernard Tapie et les Restos du coeur, le Minitel et les pin's, le cynisme des ex-gauchistes parvenus au pouvoir et la bien pensance du charity business... Que reste-t-il de cette décennie, qui est d'abord celle d'un affaissement général et du grand renoncement ? Pourquoi apparaît-elle à ceux qui l'ont vécue comme un cauchemar intellectuel et politique ? Dans quelle mesure les années 1980 permettent-elles de comprendre la France d'aujourd'hui ? Reconstituant, année après année, les étapes de ce tournant présenté comme inexorable, François Cusset montre que cette décennie signe avant tout la disparition de tout sens critique : des « experts » se mettent à professer le marché comme fin de la politique ; des « intellectuels » médiatiques discourent en choeur sur la fin des idéologies et délivrent des sermons simplistes sur le « mal » et le « sens de la vie ». On a ainsi vu triompher une idéologie réactionnaire d'un genre nouveau, où l'esprit de la révolution est passé dans l'entreprise, promue comme lieu par excellence de l'anticonformisme. La télévision, devenue le coeur de