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Sensation
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue,
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irais loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, heureux comme avec une femme.
L'analyse
Le poème "Sensation" de Arthur Rimbaud est composé par deux quatrains, avec les rimes ABAB (sentiers/ menue/ pieds/ nue; rien/ l'âme/ bohémien/ femme). Ces rimes sont croisés, cela veut dire, avec mots masculines ou d'univers masculin (sentiers/pieds, rien/bohémien) intercalées par les féminines et pleines de délicatesse ( menue/nue, âme/femme). Le rythmes sont maintenus avec la tonique au milieu est à la fin de chaque vers:
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers
Rimbaud travaille avec les assonances:
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue
(...)
Je laisserai le vent baigner ma tête nue et les allitérations:
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds
(...)
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien
L'acteur n'utilise pas la synesthésie, même que le poème soit sur le "sensation". Les sens apparaissent séparément. Vision " soirs bleus", tâte " fraîcheur à mes pieds" et l'audition (où manque de) "Je ne parlerai pas".
Malgré le thème du poème soit sensation, la poésie de Rimbaud n'est pas chargée de sensations fortes, mais privilégie les sensations legères:
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds
Je laisserai le vent baigner ma tête nue
Dans le premier quatrain, le moi lyrique est plus égaré, préoccupé seulement avec ses sensations, sa sensualité, sa liberté. Dans le deuxième quatrains, le moi lyrique soufre les conséquences de ses sensations, reçois le résultat de sa randonnée dans les sentiers:
Mais l'amour infini me montera dans l'âme
Et j'irais loin, bien loin, comme un bohémien
Par la