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Mme de Sévigné se retira pendant trois ans à la campagne, aux Rochers, près de Vitré en Bretagne. Elle remit de l’ordre dans sa fortune, grâce aux conseils du "Bien bon" ; et en 1654, elle revint à Paris, où elle fréquenta l’Hôtel de Rambouillet et s’occupa de l’éducation de ses enfants. Puis elle présenta sa fille à la cour, et la maria en 1669 au comte de Grignan, deux fois veuf, et lieutenant général en Provence. Mme de Grignan dut, en 1671, rejoindre son mari. Cette séparation fut douloureuse : Mme de Sévigné idolâtrait sa fille. Et nous devons à cette circonstance et à ce sentiment un peu outré, la plus grande et la plus vivante partie des lettres de la marquise. D’ailleurs, elle n’aimait pas moins son fils, Charles de Sévigné, doué d’un cœur plus ouvert et d’un tempérament plus expansif que Mme de Grignan. Charles fut brave soldat, prit part à plusieurs campagnes, et finit par se retirer en Bretagne. Mme de Grignan eut trois enfants : Marie-Blanche, que Mme de Sévigné appelle « ses petites entrailles », et qu’elle garda chez elle, à Paris, pendant trois ans ; on la sacrifia aux intérêts des deux autres enfants, en la mettant, dès l’âge de six ans, au couvent de la Visitation d’Aix, d’où elle ne sortit plus ; Pauline,