En Haute Provence, en 1945, au cours de la longue conversation entre quatre vieilles femmes qui meuble une veillée funèbre, belle occasion pour cancaner, est racontée, en partie par elle-même, l'histoire ambiguë de Thérèse, maintenant très âgée mais qui, avec une haine triomphante, se délecte de ses forfaits. En 1882, à l'âge de vingt-deux ans, cuisinière dans un château, elle s'échappa avec son ami, le forgeron Firmin, que n'acceptaient pas ses parents. Ils furent employés dans l'auberge de Châtillon, jusqu'à ce que, Thérèse ayant voulu un enfant, ils furent renvoyés et vécurent misérablement. Or Thérèse, qui était intriguée par le mystère de la belle, distinguée, exquise, et élégante bourgeoise de quarante ans qu'était Mme Numance, s'employa à attirer, en tant que pauvresse sur le point de donner naissance, l'attention et la pitié de cette bienfaitrice de Châtillon, qui suscitait le respect et l’admiration, car elle donnait pour toutes les bonnes œuvres, aidait sans rien attendre en retour, avait un mot gentil et un sourire pour chacun. Or Thérèse devint l'objet de son amour, elle et Firmin étant accueillis par ces deux retraités, car Mme Numance pouvait tout demander à son époux qui l’aimait inconditionnellement. Ils offrirent donc aux deux jeunes mariés du travail, les installèrent avec leur bébé dans leur propriété, leur firent don de toutes leurs richesses, et se laissèrent même escroquer et complètement déposséder par le veule Firmin, ce qui entraîna la mort de M. Numance et la disparition de sa femme. Mais Thérèse, qui apparaissait alors innocente et dominée par Firmin, se révéla, dans les propos d'une autre conteuse, comme ayant tout provoqué avec un cynisme qui s'était affirmé quand Firmin et elle s’étaient retirés plus haut encore sous le col, puis de l'autre côté de la montagne, où, Thérèse ayant mûri sa vengeance, Firmin fut complètement dominé et finalement tué par un des amants dans les bras desquels elle se jeta et qu'elle manipula à sa guise.