Fragilité de la reprise
Depuis plus d’un an, la reprise économique mondiale est accompagnée par une croissance du risque dans les pays émergents tel que le risque de bulles et de volatilité financière en Asie, au Brésil, voire au-delà, le risque souverain en zone euro et, surtout, le risque sociopolitique en Afrique du Nord, au Proche et Moyen-Orient.
La montée de ces trois risques est liée à certaines défaillances de la croissance des années 2003- 2007 à l’origine de la crise, et à la profondeur de la crise des années 2008-09. Leur réapparition en 2010-2011 s’inscrit dans le redémarrage en cours.
-Situation et perspectives conjoncturelles des pays émergents
Globalement, les pays émergents et en développement auront connu une année 2010 record en termes de croissance (7,1% selon les dernières estimations du FMI). Cette forte croissance est le résultat d’un effet de rattrapage après le très fort ralentissement de l’année 2009.
D’après la Banque mondiale, le taux d’investissement des pays d’Asie du Sud et de l’Est aurait déjà retrouvé son point haut d’avant crise. En revanche, pour les pays d’Europe et d’Asie centrale et ceux d’Amérique latine, l’écart serait encore négatif (de respectivement 5% et 2,5% du PIB).
Le rebond des prix des matières premières alimentaires, qui avait débuté à l’été 2010, commence à transparaître dans les indices d’ensemble depuis le quatrième trimestre, et devrait se prolonger au premier semestre 2011, vu l’ampleur du mouvement.
Jusqu’à présent, la gestion des capacités de production et l’appréciation des monnaies nationales par rapport au dollar ont pu être maitrisées par la plupart des banques. Cependant, l’augmentation des prix des matières premières depuis la mi-2010 est un « foyer supplémentaire » d’inflation pour les banques centrales qui déploient déjà tous les moyens à leur disposition pour faire face aux entrées de capitaux et aux risques de bulle d’actifs en découlant.
Le trait le plus marquant de l’année