Fr LK III
Trouvez et commentez le résultat français des mots latins suivants. Ce résultat est-il conforme aux règles mentionnées dans le chapitre 7 ? Expliquez.
Démarche conseillée : commencer par la transcription phonétique du mot en français déterminer quelle est la voyelle tonique du mot latin (en se basant sur les règles valables pour le latin et/ou le résultat français) déterminer quelle était l’évolution de la voyelle en protoroman (cf. 6.4. point 4) s’agit-il d’une voyelle libre ou d’une voyelle entravée en latin ? vérifier si l’évolution de la voyelle correspond aux règles (s’il y a diphtongaison, déterminer s’il s’agit d’une diphtongaison romane ou française ; si l’évolution a été altérée, essayez d’expliquer quel facteur est responsable de l’altération) ; éventuellement commenter la structure de la syllabe dans le résultat du français moderne (pour expliquer le choix entre deux résultats pour certains cas, cf. la loi de position)
pratum > pré /a/ tonique et libre subit la diphtongaison française vers le VIe
[pra tum] [pʁe] siècle. La diphtongue obtenue s’est par la suite perdue
(monophtongaison), ce qui résulte d’abord en un /e/ fermé. Se trouvant finalement en syllabe finale de mot, ce /e/ fermé se maintient au-delà du XVIe siècle vu que la syllabe est ouverte (loi de position). capra > chèvre /a/ tonique et libre (devant nexus consonantique formé d’une
[ka pra] [ʃɛvʁ] consonne occlusive suivie de r) subit la diphtongaison française vers le VIe siècle, qui résulte en un /e/ fermé. Se trouvant finalement en syllabe finale de mot, ce /e/ fermé s’ouvre au XVIe siècle vu que la syllabe est fermée (loi de position).
campum > champ /a/ tonique et entravé ne subit en principe pas d’altérations. Ici
[kam pum] [ʃɑ̃] on constate néanmoins qu’au lieu du résultat /a/, nous trouvons un /ɑ̃/ nasalisé. Cette nasalisation est due au fait que le /a/ est entravé par une