On donne parfois à la normande une origine scandinave. C'est notamment le point de vue de Pierre Godefroy, journaliste et fin connaisseur du monde agricole, qui la compare à la race Télémark, à la robe mouchetée et bringée et exhibant des lunettes semblables à celles des vaches de Normandie1. Mais s'il est possible que les Vikings aient apporté des bovins dans leurs drakkars, ceux-ci n'avaient certainement rien à voir avec la vache que nous connaissons aujourd'hui. Le bétail normand était très hétérogène au Moyen Âge, et ce n'est qu'en 1718 qu'un marchand de bestiaux parle pour la première fois de vaches à la robe rouge ou bringée2. La normande semble avoir une lointaine[Quoi ?] parenté avec la jersiaise, qui est liée à la plupart des races bretonnes du fait de sa proximité géographique[Quoi ?], mais on ne connait pas exactement la nature de ce lien3. Avant l'arrivée des Vikings, au ixe siècle, la population bovine qui peuplait le Cotentin était vraisemblablement identique à celle de Jersey. Les échanges entre les îles anglo-normandes, dont fait partie Jersey, et la péninsule cotentine, toutes deux intégrées au duché de Normandie, sont très importants3. En 1204, tandis que la Normandie continentale passe sous domination du roi de France, Jersey conserve le statut qui était le sien dans l'empire Plantagenêt. Désormais l'arrivée d'animaux en provenance du continent se voit interdite sur l'île en raison de la rivalité entre le roi de France et le roi d'Angleterre, duc de Normandie. Par contre, les transferts dans l'autre sens sont autorisés et fréquents, et les animaux jersiais sont mêlés aux races normandes3. Il en résulte une certaine ressemblance physionomique entre la jersiaise et la normande, bien que leurs robes et leur format diffèrent, elles partagent un mufle un peu retroussé, des yeux et un cornage similaires, et d'excellentes aptitudes laitières et beurrières3. Certains auteurs suspectent d'ailleurs que le fort taux butyreux de la normande soit lié à