Forme tableau
Exposé « La Forme-Tableau »
GENERALITES :
Depuis les années 1980, l’agrandissement des formats en photographie est associé à la reconnaissance artistique du médium et à une forme contemporaine du tableau alors que pendant un demi-siècle, le tirage géant a précisément représenté le contraire de l’art : une image faite pour la communication de masse, aussi immédiate qu’éphémère. L’exposition “Signs of Life” à Washington en 1976, collaboration des architectes Robert Venturi, Denise Scott Brown et Steven Izenour avec le photographe Stephen Shore, constitue un exemple significatif d’un tel déplacement.
C'est au début des années 1980 que certains artistes, comme J.-M. Bustamante, en France, ou J. Wall, au Canada, commencent à employer le terme de « tableau photographique », ou « photo-tableau ». Ce terme sera repris et théorisé en 1989 par le critique français Jean-François Chevrier pour devenir la « forme-tableau ». Elle désignera, chez certains artistes, une conception de l'image photographique selon le modèle de la forme tableau. Et elle va devenir l’une des notions clés de la théorie photographique de la fin du siècle dernier et va imposer une autre forme de réalité dans la saisie parfaitement concertée d’un objet d’une architecture ou d’un visage. Il la définit sous plusieurs actes : - c’est l’inscription de la photographie qu’il défend dans une histoire de l’Art et de l’Esthétique. - il y a une volonté d’autonomie des œuvres individuelles, l’image se suffit à elle-même. Il faut donc distinguer l'image photographique conçue comme un tableau, dans le sens d'une autonomie, de celle simplement agrandie pour le mur ; de même, il faut la dissocier de l'épreuve photographique qui, pouvant être recadrée ou regardée à l'horizontale, ne s'impose pas nécessairement dans sa frontalité. - c’est aussi l’idéal d’objets durables, résistants à la consommation rapide des produits de l’industrie culturelle. - la « forme-tableau » désigne des photographies conçues