Finance islamique
La finance islamique se rapproche-t-elle de la finance socialement responsable ou encore de la finance solidaire en Belgique ? Cette analyse présente les grandes lignes de la finance islamique et dresse un état des lieux plus précis de la sélection extrafinancière des investissements conformes à la charia.
Introduction
La finance islamique est une finance (« mobilisation des ressources financières et leur allocation entre différents projets d'investissement »)1 respectant les principes édictés par la charia. Rappelons que cette dernière correspond à l'ensemble des interprétations du Coran et de la Sunna. La forme « moderne » de cette finance a vu le jour dans les années 1960. Elle repose sur des caractéristiques, si pas étonnantes, au moins particulières, dont la plus importante est l'interdiction de l'usure et, par conséquent, de toute forme d'intérêt fixe et prédéterminé, le riba2s. Pour rester à la hauteur de ses convictions, la finance islamique a dû inventer des produits financiers et des contrats commerciaux qui se distinguent de ceux de la finance traditionnelle.
La finance socialement responsable est également issue de considérations religieuses, réprouvant ce qui est nuisible pour l'homme et la société. Encore aujourd'hui, certains fonds ISR (investissements socialement responsables) existent grâce à des initiatives religieuses. C'est, par exemple, le cas de la fondation Saint-Paul qui propose le fonds Evangelion. Cependant, la majorité des fonds ISR se basent aujourd’hui sur des critères environnementaux, éthiques, sociaux et de bonne gouvernance (ÉESG).
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Pastré O. & Gecheva K. 2008
Pour plus d'informations sur la conception de l'intérêt qu'ont les différentes religions, voir BAYOT B., Faut-il supprimer l'intérêt ? 2010, www.financite.be, rubrique « bibliothèque ».
Caractéristiques et mise en contexte de la finance islamique
« Ceux qui mangent l'argent de l'usure ne se trouvent que dans le cas où se