Fin de partie de beckett
Cette pièce porte le désespoir en elle et propose une réflexion tragique sur la vie. Il y a évidemment des éléments comiques, comme dans toutes les pièces de l'auteur, mais le rire chez Beckett n'est jamais franc, il reste dans la gorge et peine à en sortir. Ce comique n'est en fait là que pour renforcer le tragique de la pièce, ce qui est d'autant plus terrifiant pour le spectateur. Si cette pièce est si angoissante, c'est parce qu'elle nous renvoie inévitablement à notre condition de mortel, nous ne pouvons nous empêcher de nous apparenter à ces personnages qui se dégradent et qui affirment la vanité de la vie. L'illusion théâtrale n'est plus d'actualité, l'identification l'a remplacée. Le théâtre devient plus signifiant que la réalité, les deux se confondant dans la pièce. Beckett nous rappelle ainsi que nous sommes aussi dérisoires que ces pantins gesticulants qui s'agitent sur scène. Il crée donc un véritable malaise en nous imposant ce vide intolérable qui constitue notre vie. La mort apparaît comme une condamnation de la vie, le monde est réduit au néant. L'auteur joue avec nous en dispersant dans son texte des références « méta-théâtrales » (répliques ou gestes qui font directement référence au théâtre ou à sa fonction), en ré affirmant la non signification de ses pièces et en brouillant les limites entre la scène et la salle. On trouve également des passages capitaux qui maltraitent la religion et parodient la