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La poésie a été la forme d’expression naturelle de la négritude, comme elle a été le moyen d’action de ses poètes militants (de René Depestre à Boris Gamaleya, de Jean Sénac à Paul Dakeyo), dont les mots ont accompagné les luttes de libération à travers le monde. Poésie-cri, poésie-tract, poésie de combat, la poésie a modulé tous les espoirs de libération.
La forme romanesque est moins immédiatement engagée dans le moment de l’action. Pourtant, c’est le roman que privilégie la première génération des écrivains maghrébins de langue française, qui vient à la littérature dans les années où se développent les combats pour l’indépendance. Mohammed Dib, Mouloud Mammeri, Driss Chraïbi accompagnent ce grand mouvement de libération, en montrant les transformations à l’œuvre dans leur sociétés et le malaise profond sécrété par la situation coloniale.
L’intention est analogue chez les romanciers négro-africains des années 1950 (par exemple Mongo Beti ou Ferninand Oyono) qui font, eux aussi, le procés du monde colonial. Dans les années 1980, ce sont les enfants de l’émigration (Mehdi Charef, Leïla Sebbar) qui prennent la parole dans des romans-témoignages.
Beaucoup de victimes des bouleversements de l’histoire postcoloniale ont voulu rendre compte, dans des récits parfois terribles, de leurs épreuve et de leurs souffrances. Du fond de sa prison, Adbellatif Laâbi témoigne pour la force de résistance et de liberté que recèle l’écriture.
La littérature du pays québécois
On a souvent comparé l’explosion littéraire québécoise des années 1950 et 1960 aux mouvement libérateurs des intellectuels colonisés. De fait, il s’agissait au Québec, comme pour les animateurs de la négritude, de réaffirmer et de revendiquer une identité laminée par des acculturations et des altérations de toutes sortes. Et de même que le mot « négritude » a servi de catalyseur à la prise de conscience négro-africaine, le mot « Québec », qui remplace peu à peu le terme «