Histoire de Miss Polly Baker, section III
Supplément au voyage de Bougainville, Diderot

L'épisode de Miss Polly Baker est une digression de B qui a été ajoutée tardivement au chapitre 3, qui interrompt de dialogue d'Orou et de l'aumônier. On est dans l'enchâssement des différents discours. Ce texte suit immédiatement la description de l'union à la Otaïtienne fondée uniquement sur le libre choix et le désir des deux partenaires. Par contraste, ressort le traitement illégitime qu'on réserve aux mères célibataires en Europe. La fertile Miss Polly Baker, qui serait honorée chez les Otaïtiens, est traînée dans le boue en Nouvelle Angleterre. Ce récit, qui se présente sous la forme d'un apologue est en même temps un plaidoyer efficace.

I. Pourquoi est-ce un apologue ?

Il y a les trois caractéristiques de l'apologue, à savoir la vivacité, la morale et la crédibilité.

1 – La vivacité

Il y a une rapidité avec laquelle on entre directement dans le sujet. Quelques lignes suffisent pour présenter la situation : le lieu « le tribunal de justice de Connecticut, près de Boston » ; les circonstance « devenue grosse pour la cinquième fois » ; la condition de la jeune femme « fille » révélant sa légèreté. On a aussi les termes de la loi relative à sa situation « une amende ou à une punition corporelle, lorsqu'elles ne peuvent payer l'amende ».
On a l'entrée en scène déterminée de Miss Polly Baker devant l'assemblée imposante des juges « en entrant dans la salle où les juges étaient assemblés » et cette vivacité s'accélère après le discours puisque les détails du dénouements sont réduits à l'essentiels. On a le revirement de situation digne d'un conte.

2- La morale

La morale est ici donnée dans la phrase de conclusion. On se rend compte que les différences de situations de tiennent qu'à l'arbitraire des conventions sociales (la loi est décidée par certains). L'heureux dénouement lui, va rétablir l'ordre des valeurs naturelles qui avait été troublé par le