Fiche de lecture - la machine infernale
La machine infernale
Récit mythologique
Jean Cocteau (1889 - 1963)
1. Analyse du titre
Tout d’abord, le titre « La machine infernale » est ambigu : en effet, on pourrai penser qu'il s’agit d’un drame policier, ou d’un roman de science fiction, alors qu’il s’agit d’une histoire qui se passe dans l’antiquité et qui raconte le mythe d’Œdipe.
Le terme « machine infernale » est une métaphore, qui compare l’action des dieux sur Œdipe à une ’machine infernale’, notamment “machine” : ainsi, la caractéristique d’une ’machine’ est de ne pas avoir d’âme, et faire toujours les même choses sans sentiments, donc, par opposition à la vie : ainsi, l’action de ces dieux sur Œdipe (car son destin était qu‘il tue son père et qu‘il épouse sa mère, donc dicté par les dieux), qui pour nous est totalement infâme, est quelque chose de ‘machinal’ chez eux, donc, d’habituel et donc sans importance, banales, et d’ailleurs, Jocaste, morte - donc au royaume des morts, chez les dieux - le dit : «Les choses qui paraissent abominables aux humains […] de l’endroit où j’habite, si tu savais comme elles ont peu d’importance !» (ligne 36 à 38, P133).
On a aussi, une autre idée de la machine, celle de l’engrenage, celle de la complexité avec laquelle, les dieux mettent au point les deux actes imprononçables. Ainsi, quand Œdipe connut son oracle, il pensait le déjouer, mais c’était une fatalité. Où qu’il aille, quoi qu’il fasse, son destin est ‘programmé’, et exécuté de façon mathématique, comme l'annonce l'auteur : "une des plus parfaites machines construites par les dieux infernaux pour l'anéantissement mathématique d'un mortel'' ainsi, et on retrouve donc bien l’idée de la machine. Le mot machine employé souligne la banalité et la fatalité (qui résulte de la complexité, car les dieux trouveront un moyen, aussi compliqué soit-il d'arriver à ce qu'ils veulent, à ce qu'ils on prédit). Bien sur, la machine est 'infernale', car les actes qui en résultent sont