Fiche de lecture la côté d'ivoire depuis 1993 : la réinvention risquée d'une nation
But : Comprendre la crise militaro-politique qui secoue la Côte d’Ivoire depuis septembre 2002 en effectuant la genèse de la montée de la violence dans la société ivoirienne depuis l’indépendance.
Problématique : Le coup d’État raté s’étant muté en rébellion (qui est à l’origine de la crise) a plongé la société ivoirienne dans la violence. Cette rébellion a également divisé le pays en deux zones et a installé une situation de « ni paix, ni guerre » .
Thèse : La crise militaro-politique signale la fin du montage politico-économique mis en place par Félix Houphouët-Boigny dans les années 60, tout en marquant la nécessitée de définir la nation ivoirienne; question sur laquelle, au nom de la démocratie, des factions aux idées antipodiques s’affrontent dans une violence continuelle.
Principaux arguments :
• Premier argument : Sous Houphouët-Boigny, la société ivoirienne était soudée par les piliers du compromis houphouétiste : une politique d’ouverture vers l’extérieur, une bourgeoisie d’État (avec un important pouvoir d’investissement) issu de la logique patrimonialiste du pouvoir ainsi qu’une anthropologie politique ayant pour but de légitimer le gouvernement en place. Ce montage politico-économique sert à construire la Côte d’Ivoire dont rêve Houphouët-Boigny. Pendant plusieurs années, ce modèle fut gage de prospérité. Or, à la fin des années 80, le gouvernement houphouétiste dut engager des réformes structurelles (au niveau des finances publiques) pour s’adapter à la crise économique. Avec ces changements, il était alors difficile d’entretenir un système politique clientéliste. L’affaiblissement de Houphouët-Boigny, constructeur du modèle ivoirien, mort en 1993, ainsi que les pressions internationales de démocratisation portèrent un