Fiche analytique de "sonnet à phylis", pierre de marboeuf
Introduction
Si le chant d’amour adressé à la femme aimée, cause de la souffrance de l’amant rejeté, peut paraître traditionnel en poésie, le travail de création poétique demeure la part originale, unique et talentueuse du poète. Dans son célèbre sonnet « A Phillis », publié en 1628 dans Recueil de vers, Pierre de Marbeuf semble tout autant chanter les malheurs de l’amour qu’éprouver le plaisir d’écrire. Le lecteur peut s’interroger sur le destinataire du texte : la femme à laquelle le poète dédicace ses vers est-elle réelle ou imaginaire, alors prétexte à un jeu littéraire ? Le poète amoureux aime-t-il la femme à laquelle il s’adresse ou se laisse-t-il séduire par le plaisir de l’écriture poétique ? Nous montrerons comment Marbeuf exalte l’amour et ses dangers en s’adressant à tous, puis comment il exerce son art en virtuose pour dépasser la souffrance.
I – L’amour et ses dangers, exaltation de la passion
1) A travers un discours galant et amoureux pour la femme aimée. * Chant lexical de l’amour très présent : « amour, aimer, amoureux ». * Polyptote : « amour/amoureux » : effort de ressassement, de répétition incantatoire, à but hyperbolique. * Répétition de « amour » (8) * S’adresse à elle : « ton amour », s’exprime de façon plus personnelle dans les deux derniers tercets : « je, me, j’eusse ».
2) Discours de prévention sur les risques de l’amour, mise en garde * Champ lexical du feu : « brille, brasier, enflammer » : rappel des dangers de l’amour * Il s’adresse aux amoureux, en leur donnant conseil : « celui qui craint, qu’il ne se laisse pas à l’amour enflammer ». A travers ces deux vers, il rappelle que l’amour brûle. Cela rappelle le baroque : excès d’amour, de fureur, de passions.
3) Le déchaînement des éléments naturels * Gradation : « brasier, brûle, feu » : amour passionnel * Evocation de trois éléments de la nature (baroques) : eau, feu, terre. Le déchaînement