Ferragus
MadameJules aime son mari Jules Desmarets et c'est réciproque, leur amour semble heureux et immuable. Auguste, un jeune officier amoureux d'elle, la surprend pendant une rencontre secrète avec un hommelugubre. Il en tire de fausses conclusions : la chaste madame Jules serait-elle donc accessible pour lui? Auguste jubile, il se met à espionner Madame Jules qui rend des visites à un certain Ferrragus,ancien chef des dévorants (dévorant : compagnon ouvrier du Tour de France). Ferragus, ancien forçat (il reste longtemps hors de scène, il est probablement lié avec le fameux Vidocq), a ses propres façonsde défendre le secret de madame Jules : espion pour espion, il use de déguisements, d'accidents provoqués, de lettres falsifiées ou codées et même d'empoisonnements. Mais déjà, Auguste a interpelléMadame Jules et elle est forcée de mentir devant son mari. Un secret à cacher en engendre un autre, un secret trahi en trahit un autre. Le doute est né, des discussions pénibles s'engagent, homme etfemme souffrent chacun de son côté. Et quand Ida, amoureuse de Ferragus s'en mêle, il est hors de doute qu' "(...) à Ferragus aboutissaient tous les fils de cette intrigue". Et le mari se met à espionnerFerragus jusque par un trou de mur chez lui. Quelle découverte saisissante... plus de secret, mais le mal est fait.
Un vrai thriller au rythme du 19e siècle, avec ses descriptions détaillées despersonnes et du cadre parisien. Mais pour Balzac, la fin de l'histoire est rarement la fin : il y a toujours une suite à donner; ici cela traite de funérailles et qu'il serait beau de "rétablir, pourles grands personnages, le bûcher funéraire". Et au cimetière, les morts de l'histoire se rencontrent comme les vivants. Les joueurs de boules près du cimetière sont comme une dernière scène de la vie... [à