Faute simple ou faute lourde ?
Principes généraux de la responsabilité administrative
Dissertation : faute simple ou faute lourde ?
Pendant longtemps, la responsabilité de l’administration ne pouvait être engagée. Incarnant l’intérêt général, et le mettant en œuvre, l’administration ne devait pas voir son action entravée par un risque juridique trop important.
Les choses ont changé à la suite du célèbre arrêt Blanco de 1873. Celui-ci affirme en effet que la responsabilité de l’administration peut être engagée en cas de dommages causés aux usagers du service public ou aux tiers. Il précise, cependant, qu’on ne peut appliquer dans ce cas, le droit commun : l’administration ne peut donc être mise en cause que selon des règles propres au service public.
On considère aujourd’hui, que la responsabilité pour faute constitue le droit commun de la responsabilité administrative. En règle générale, le juge administratif ne condamne l’administration que si une faute est établie à sa charge. A cet égard, en droit administratif, la faute peut être soit individuelle, c'est-à-dire commise par un agent qu’il est possible d’identifier, soit anonyme. Dans ce dernier cas, l’auteur de la faute n’apparaît pas sous la forme d’un fonctionnaire identifiable : c’est le service dans son ensemble qui a mal fonctionné.
En raison des circonstances ou des difficultés présentées par certaines activités, le juge administratif avait établi une triple distinction dans l’importance des fautes exigées pour qu’il y ait réparation d’un dommage : faute simple, faute lourde, faute d’une exceptionnelle gravité. Ce troisième degré ayant été abandonné, seule subsiste la distinction entre faute simple et faute lourde.
L’exigence d’une faute lourde a d’abord été favorable aux administrés. Elle a permis de supprimer plus facilement les régimes d’irresponsabilité dont jouissait la puissance publique dans certains domaines, tout en évitant de paralyser les services. De plus,