Faut-il réduire les déficits publics ?
Les années 1970, introduisant le phénomène nouveau de la stagflation (coexistence de l'inflation et de la stagnation donc du chômage), ont semblé sonner la fin des politiques de relance Keynésiennes. En effet, celles-ci, jusqu'alors pratiquées par la majorité des gouvernements ont montré leurs limites en plus de leurs effets pervers : la hausse de l'inflation et le creusement des déficits publics. L'invalidation empirique, combinée à la contestation théorique, a alors provoqué un changement radical des politiques économiques dans les années 80 : après l'adoption de politiques monétaires restrictives, l'ensemble des pays de l'OCDE s'engagent dans un processus de réduction des déficits publics, c'est à dire dans l'assainissement des budgets de l'Etat et des administrations publiques. Ainsi, devant cette tendance générale qui intervient dans des pays aux situations économiques pourtant différentes, il est possible de s'interroger sur la légitimité d'un tel consensus. En effet, quelle est l'origine des déficits publics élevés ? Pourquoi sont-ils considérés comme néfastes à la croissance ? Peut-on les réduire et à quel prix ? Ainsi, si les bases d'un consensus autour de la réduction des déficits publics sont jetées dès le milieu des années 80 (I), les bénéfices escomptés dépendront largement des moyens mis en oeuvre (II).
I)
La fin des années 1980 pousse au constat de l'insoutenabilité des déficits publics dans les pays de l'OCDE, ceux-là s'étant creusés tout au long des années 70-80 ; dès lors, la réduction des déficits s'impose comme nécessaire aux vues d'exigences tant internes qu'externes.
La nécessité nouvelle des années 90, de procéder à un assainissement budgétaire, provient en premier lieu du triste constat des niveaux exceptionnellement élevés des déficits publics des pays industrialisés. Plusieurs explications éclairent ce phénomène : tout d'abord, le creusement des déficits publics apparaît comme le résultat direct des nombreuses