Faut-il réduire le vivant à une machine pour le connaître ?
De la philosophie aristotélicienne à nos jours, la question de la connaissance du vivant a souvent été traitée. En effet, de nombreux philosophes tels qu’Aristote, Descartes, Canguilhem, ou Darwin se sont penchés sur ce sujet qui, encore aujourd’hui, malgré les progrès incontestables de la science, reste encore très discuté. De nombreuses idées, parfois même très radicales (comme le vitalisme), se sont alors affrontées au cours des années, mais les deux plus importantes étaient : la pensée mécaniste de Descartes et le finalisme, d’Aristote.
En s’appuyant sur la théorie de l’animal-machine de Descartes, nous pouvons nous demander si dire que le vivant est une machine est suffisant pour le connaître. Pourquoi la démarche scientifique ne serait-elle pas apte à rendre compte de ce qu’est réellement le vivant ? Est-il possible de tout comprendre grâce à l’épistémologie des sciences du vivant ? Et cette réduction serait-elle acceptable d’un point de vue éthique ?
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Une connaissance scientifique du vivant peut être possible si elle est composée d’expérimentations faites pour expliquer son fonctionnement mécanique. C’est-à-dire que chaque partie du corps d’un vivant, chaque mouvement de celui-ci pourront être expliqués grâce au lien fait avec une machine. Par exemple, la découverte de la circulation sanguine par Harvey en s’inspirant du fonctionnement d’une fontaine.
Suite à la révolution scientifique, la physique moderne est née. Or, une des marques de ce changement consiste à écarter toutes les considérations relatives à la finalité, s’éloignant ainsi complétement de la physique aristotélicienne qui défendait un monde de provenance divine avec des causes de finales, c’est-à-dire que tout était établi pour être sûr d’arriver à un but bien précis. Descartes demande alors qu’on ne s’intéresse plus aux fins des choses mais aux causes par où elles sont produites, autrement dit des causes