Faut-il humaniser la mondialisation?
En tant qu'architecte de la politique étrangère française, le président de la République se veut le héraut de la mondialisation de la solidarité qu'il considère comme le complément indispensable de la « mondialisation économique ». En d'autres termes, il adopte avec ardeur le credo gauchiste à la mode selon lequel tous les malheurs des pays pauvres viendraient des abus de la « mondialisation néo-libérale ». Il n'est alors pas étonnant qu'il ait bien souvent cheminé en compagnie des marxistes et marxisants d'ATTAC et autres mouvements de contestation anti-mondialisation, par exemple en réclamant l'instauration d'une « taxe Tobin », présentée comme l'un des instrument essentiels de la mondialisation de la solidarité. Tous sont persuadés que la mondialisation des échanges est à l'origine d'inégalités croissantes entre les peuples. Certains ne voient alors pas d'autre remède que la fermeture pure et simple des frontières.
Certes le président français ne va pas jusqu'à préconiser une telle politique. Mais il n'en reste pas moins persuadé – puisque la mondialisation est inévitable – qu'une vaste politique de transferts financiers publics au profit des pays les moins développés est indispensable pour rendre cette mondialisation acceptable et qu'elle est même moralement justifiée dans la mesure où les pays riches devraient compenser les pays pauvres pour les torts qu'ils leur imposeraient ainsi. Un échange libre est toujours profitable L'idée selon laquelle l'échange pourrait être inégal est largement répandue. Or elle est fausse, radicalement et définitivement fausse. Il est en effet un principe universel, à savoir qu'un échange libre est profitable aux deux partenaires (sinon, bien sûr, ils ne le décideraient pas). Et ce principe est évidemment valable que les partenaires soient situés sur le même territoire national ou sur des territoires nationaux