Faut-il douter des données fournies par notre conscience?
La conscience, qu'elle soit perceptive ou réfléchie, nous apporte diverses données : il peut s'agir d'émotions, de souvenirs, de réflexions, de raison, de perceptions, de désirs, de sentiments. On peut se demander s'il est nécessaire de douter de ces données provenant de notre conscience? Puis-je croire aux informations que m'envoie ma conscience sur moi même et le monde extérieure? Faut-il douter des données que la conscience nous fournit?
Notre conscience peut nous fournir des données « erronées », confuses. Elle peut nous envoyer de fausses informations sur le monde dans lequel nous vivons, puisque nous pouvons percevoir les choses telles qu'elles ne le sont pas, sous une forme autre qu'habituelle, les objets peuvent paraître différents lorsqu'on les soumet à une situation particulière. Par exemple, lorsque nous mettons un bâton dans l'eau, la ligne du bâton nous apparaît comme brisée alors qu'en réalité, dans le monde matériel, elle ne l'est pas. BERGSON, dans Essai sur les données immédiates de la conscience, affirme que la conscience nous échappe par la multiplicités de ses états, c'est à dire que nous ne percevons pas les choses de la même façon dans notre monde « intérieure » (la conscience) qui accepte comme caractéristiques le devenir, la durée, la liberté, le qualitatif, et dans le monde matériel se caractérisant pas l'inertie, l'espace, le quantitatif, la soumission à des lois. On peut donc douter des données de notre conscience, mais nous allons voir ce n'est pas toujours le cas.
Les données de notre conscience constituent notre personnalité. Certaines peuvent être plus ou moins « stockées » dans notre inconscient, nous pouvons alors avoir une affectivité confuse. Par exemple, si un individu s'est fait mordre par un serpent étant enfant, il se peut qu'il ne se souvienne pas de ce fait, mais qu'il ait tout de même peur des serpents, sans pour autant en connaître l'origine.