Fabrice almeida
du champ scientifique d’une discipline relativement récente et des mécanismes de construction d’un champ scientifique à travers le rôle de revues. Cet aspect du livre peut donner matière à réflexion pour penser le rôle et le fonctionnement des revues, à l’heure où l’évaluation des équipes et des chercheurs passe par les revues qui sont instituées comme le prototype du lieu central pour une discipline. Le second est la rencontre d’acteurs majeurs de disciplines proches de la nôtre (linguistique, sémiotique…), remarquablement rendue par les entretiens. Certes, la science et les revues sont des processus sociaux. Elles sont aussi le produit de l’action et de la vie d’individus, avec leurs carrières, leurs désirs, leurs convictions, leurs luttes. De cela aussi cet ouvrage permet de prendre conscience, et en ce sens il est un hommage aux scientifiques qui ont fait vivre des revues. Bruno Ollivier CRPLC, université des Antilles et de la Guyane ollivierbruno@gmail.com Fabrice D’ALMEIDA, La vie mondaine sous le nazisme. Paris, Perrin, coll.Tempus, 2008 [2006], 529 p. La mondanité est un concept rarement mobilisé dans les études historiques, moins encore quand on s’intéresse à la période nazie. Fabrice d’Almeida se propose de combler cette lacune et justifie son entreprise de deux manières. D’une part, il regrette que les historiens aient longtemps passé sous silence cet aspect du nazisme, au prétexte de se préserver, après la Shoah, de toute complaisance à l’égard de ce régime. D’autre part, il inscrit son projet dans le renouveau de l’histoire culturelle, notamment au regard de la « petite histoire » (p. 16). Cette histoire « de l’anecdote » ou du « détail » se veut révélatrice des événements. Elle n’entend plus se cantonner à l’évaluation de la responsabilité de personnalités de premier plan, d’institutions ou de groupes macrosociaux dans l’avènement du nazisme, mais insiste sur la nécessité de s’intéresser à des groupes plus restreints et surtout aux