Pierre était un Homme simple, un Homme insignifiant, comme on en trouvait dans le monde entier. Cet Homme avait appris à faire comme les autres, à marcher sur la route que les dirigeants lui avaient tracé. Il n'aimait pas cela, mais il se forçait de progresser, comme un vulgaire soldat de plomb. Il gardait ses rêves de liberté dans sa tête, aux côtés des injures qu'il réservait à la société. Il se contentait de vivre, sans cœur, sans rien, sans amour ni demain. Ses rêves n'avaient rien d'extravagant, ils étaient banals, ils étaient communs, ils n'étaient pas prétentieux, seulement simples, comme lui.

Il rêvait que le ciel sombre et frêle laisse place au bleu vif et pénétrant qui l'avait rendu si heureux dans sa jeunesse, il voulait que le silence de mort qui planait sans cesse n'eut jamais existé. Alors il fermait les yeux et il voyait, le grand ciel bleu azur qui surplombait les plaines légèrement bombées. Le monde était heureux, la nature souriait, les oiseaux volaient doucement dans la plus grande simplicité. La vie était innocente et futile, d’ailleurs, les Hommes ne rêvaient pas, car leurs vies étaient tellement parfait qu'ils en étaient comblés. Ils ne pouvaient espérer mieux. Pierre ne faisait n’arrêtait jamais découvrir, il marchait jusqu'à l’épuisement, même la douleur lui semblait normale, comme une continuité, jamais il n'aurait vu cela comme un fardeau, mais plutôt comme un élément qui faisait parti de son être entier, sa vie. On ne lui reprochait rien, il ne pouvait détester quelqu'un car le mal n'était pas une notion connue. Les Hommes se respectaient, une confiance s'était introduite entre eux, tous étaient frères et sœurs, cette complicité avait permis de bâtir leurs univers. Ainsi, main dans la main, Pierre était fier d'admirer le travail achevé. Il ne demandait rien d'autre, il vivait de ses travaux, il se nourrissait de ses exploits et cela lui suffisait, l’appartenance à un monde qu'il connaissait et qui le reconnaissait. Alors, il