Extrait le silence des agneaux.
- C'est à vous de me parler, Clarice. vous n'avez plus de vacances à m'offrir près du Centre de recherches vétérinaires sur la peste bovine. Dorénavant, ce sera strictement donnant, donnant. Il faut faire attention avec vous. dites-moi, Clarice.
- Quoi ?
- Il y a deux choses que vous me devez. Ce qui vous est arrivé, à vous et à votre jument, et ce que vous faites pour contenir votre colère.
- Docteur Lecter, quand j'aurais le temps, je...
- Nous ne calculons pas le temps de la même manière, Clarice. Celui-ci est le seul dont vous disposerez.
-Plus tard, écoutez, je...
- Je vous écoute, maintenant. Deux ans après la mort de votre père, votre mère vous a envoyée chez ses cousins, dans un ranch du Montana. Vous aviez dix ans. Vous avez découvert qu'ils engraissaient des chevaux pour l'abattoir. Vous vous êtes enfouie avec une jument qui ne voyait pas bien clair. Et ensuite ?
- ... C'était l'été et on pouvait dormir en plein air. Nous sommes allées jusqu'à Bozeman par des chemins de terre.
- Votre monture avait un nom ?
- Probablement, mais... on ne cherche pas à le savoir quand on nourrit des chevaux de boucherie. Je l'appelais Hannah, je trouvais que cela lui allait bien.
- Vous la meniez par la longe ou vous la montiez ?
- Les deux. Pour monter dessus, je devais la conduire jusqu'à une barrière.
- tantôt à cheval, tantôt à pied, vous êtes arrivées à Bozeman.
- Il y avait une écurie de louage, une espèce d'école d'équitation, juste en arrivant à la ville. J'ai essayé de l'y placer.Ils demandaient vingt dollars par semaine dans le corral, plus pour une stalle. Ils ont vu tout de suite qu'elle était presque aveugle. J'ai dit : je pourrais promener des petits enfants sur son dos pendant que leurs parents font de l'équitation. Et aussi nettoyer les écuries. Le propriétaire disait oui, oui pendant que sa femme téléphonait au shérif.
- Le shérif, c'était un policier, comme votre père.
- Cela ne m'a pas empêchée