Expressions ecrites
C'est le constat qui a amené le souverain marocain, en 2000, à inscrire la lutte contre l’analphabétisme et la promotion de l’éducation non formelle parmi ses principales priorités pour la décennie 2000-2010, et en particulier pour la tranche 10-45 ans, en priorité pour les filles, statistiquement plus touchées. L'objectif est d'amener le taux d'analphabétisme à 20% en 2004, et proche de 0 à l'horizon 2015.
Depuis 2002, l'école est obligatoire et gratuite pour tous les enfants de 6 à 15 ans.
Mais les écoles toutes neuves ne profitent pas encore à tous, et la situation est plus critique dans certaines régions.
Par exemple, selon le gouvernement, les régions de Marrakech-Tensift-al Haouz et Souss-Massa-Draa concentrent à elles seules un million d’analphabètes.
Pourquoi ? Parce que dans les campagnes, de nombreux obstacles empêchent un enfant d'aller à l'école : école trop éloignée, pas de budget pour les fournitures, nécessité de faire travailler l'enfant pour aider la famille à vivre...
C'est pourquoi, aux efforts de l'Etat pour donner à tous accès à l'éducation, s'ajoutent ceux de la société civile marocaine et des organismes de solidarité internationale.
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Survie de la famille
C'est sans doute le premier obstacle, le plus infranchissable : la famille a besoin du travail de l'enfant pour vivre.
La situation est ancienne et n'a pas évolué dans les campagnes. Ainsi, dansLes Coquelicots de l'Oriental, Brick Oussaïd raconte sa rude enfance berbère, et notamment l'année 1957, où la construction d'une école toute proche et la priorité donnée par l'Etat à l'alphabétisation (2ème campagne d'alphabétisation, pour 2 millions de personnes) rendent obligatoire sa scolarisation. Son père, désespéré, va voir le caïd :
"Caïd Mohand, dit-il, je suis vieux et malade et j'ai un fils unique sur lequel