Expression écrite - suite d'un extrait de "l'année de la chine"
L’année de la Chine
J’avais neuf ans et ma famille était fière de moi pour mes prouesses en mathématiques, en orthographe et en lecture. J’aimais beaucoup discuter avec mes parents, c’était très enrichissant. À l’occasion d’une fête costumée, je m’étais habillé en groom d’hôtel, tandis que mon frère, qui avait cinq ans à l’époque, était en petit chinois avec une culotte noire, une blouse soyeuse et un pantalon bouffant. Il était probablement habillé ainsi car il avait les yeux en amende.
Il était assez réservé, surtout avec les grandes personnes. Je me disais que c’était peut-être l’âge, il n’avait que cinq ans. Je me souviens aussi qu’il m’admirait beaucoup pour ma facilité à parler aux adultes. Mais moi je l’enviais terriblement pour la préférence de mes parents envers lui. À la maison, c’était le petit préféré, et moi j’avais toutes les corvées à faire comme mettre le couvert chaque soir et ensuite débarrasser la table, seul.
Il me semble qu’avant la fête costumée, il est allé chez le peintre japonais réputé de l’époque dont le nom m’échappe totalement ce jour, pour qu’il peigne son portrait. Finalement, ce portrait qui valait une fortune, n’était pas assez ressemblant pour mes parent, il a donc fini rangé quelque part dans une armoire.
Chez le peintre, ma mère et mon frère ont vu une affiche qui disait que nous pouvions adopter, de façon fictive, un orphelin misérable pour quelques centaines de francs par mois. Je soupçonnais une belle arnaque là-dedans. Cela avait beaucoup marqué mon petit frère, qui ne faisait qu’en parler.
À l’époque, nous étions très proche lui et moi. On jouait souvent, je l’aidais à comprendre beaucoup de choses, nous faisions de belles promenades à vélo…mais depuis qu’il avait vu cette affiche, il s’imaginait que cet enfant était là et il me quitta pour ce nouveau compagnon de jeu. Je ne le comprenais pas ; je me disais « c’est sans doute l’âge… » . Je terminais donc, depuis, mes soirées dans ma chambre,