exposé
Par une approche purement imaginaire, ces romanciers créent un monde féerique qui, par le grossissement qu’il imprime à la réalité, rend plus fortes les idées nouvelles et les grandes leçons de morales et sociales. La trame romanesque laisse clairement apparaître la réflexion sur la condition de la femme et invite à une prise de conscience et d’initiatives afin de réduire −à défaut d’y mettre fin− toutes ces pratiques que subissent ces femmes «qui ont eu la malchance de naitre femme».
C’est en tout cas cet appel à une prise de conscience que lance Fatou Kéita à travers son œuvre “Rebelle” −son premier roman. Docteur es-lettres en Études anglo-saxonnes, Fatou Kéita est née et vit en Côte d’Ivoire où elle enseigne la littérature anglaise à l’Université de Cocody, Abidjan.
Il était une fois Malimouna, le personnage principal de l’œuvre. Fillette africaine, née de parents musulmans et analphabètes, Malimouna n’avait pas eu la chance d’aller à l’école. Pire, comme toutes les jeunes filles de son âge, elle devrait passer la difficile épreuve de l’excision afin de «devenir femme». Mais Malimouna, unique fille de sa mère n’avait pas connu la chaleur paternelle parce que son père, polygame, avait fini par divorcer d’avec sa mère. Sans doute, c’est ce vide qui justifia la dureté de son caractère. Ce caractère qui, disait sa mère, n’était reconnu qu’aux