Exposé nadja, andré breton
Breton et les surréalistes rejettent la description, pour eux ce sont les cartes postales qui n’expliquent rien. Breton explique dans sa préface, rédigée en 1962, soit plus de 30 ans après la première édition du roman, que dans les romans où se trouvent des photos, il ne devrait pas y avoir trop de description. Dans Nadja, il décrit peu les paysages où ils se trouvent, il en met des photos, ce qui en un sens est antilittéraire.
La photo rendrait donc inutile la description, or ce n’est pas le cas ici. Barthes parle de studium et de punctum : dans Nadja, nous sommes la majorité du temps, dans le punctum. Les photos accompagnées du texte (sans parler de leur légende qui, à mon sens, n’est là que pour nous indiquer à quelle partie du texte la photo s’ajoute), sont poignantes, elles peuvent même aller jusqu’à parler d’avantage que le texte (sans les images des peintures présentes chez Breton, nous ne saurions pas ce qui frappe Nadja lorsqu’elle les voit), ou le complète.
Pour Barthes, et on le voit bien dans Nadja, une photo témoigne de ce qui « a été », d’une réalité passée, la photo saisissant un instant qui après la prise, a été. La photo dans Nadja peut être qualifiée de « certificat de présence ».
En effet, pour l’essentiel, les photos du roman sont des déserts humains, nous ne voyons de présence humaine ni dans les rues ni dans les terrasses ni même dans les reflets des vitrines. Ce qui se dégage principalement de ces photos, c’est la présence quasi fantomatique de Nadja et Breton