expose
Le Grand Théâtre du monde nous invite au théâtre. Sur la scène, l'Auteur (Dieu) met en scène des personnages allégoriques - le Riche, le Pauvre, la Beauté, la Sagesse - qui, après avoir joué leur rôle, se voient récompensés ou châtiés selon leur mérite. C'est un auto sacramental, spécifique de l'Espagne baroque, composé en un acte d'environ 1500 vers. Ce genre hybride mêle intimement un projet d'édification religieuse et un caractère spectaculaire, exigeant du spectateur un double mode de participation relevant à la fois de la communion religieuse et de la communication théâtrale, divertissante et profane. La traduction de Claude Murcia restitue pleinement la dimension scénique du texte, l'un des meilleurs du genre: la langue comme spectacle. Pedro Calderon de la Barca, phare du Siècle d'or espagnol, nous a légué une œuvre théâtrale foisonnante. Il a exploré tous les genres dramatiques, de la comédie d'intrigue au drame historique, en passant par les formes chantées et dansées : plus de deux cents pièces au total, parmi lesquelles de nombreux chefs-d’œuvre.
Le Theatrum mundi (grand théâtre du monde en français) est une notion baroque dont se sont inspirés nombre d'auteurs de France, d'Italie et d'Espagne du siècle d’or qui débute à la fin du xvie siècle dans la péninsule Ibérique.
Les êtres jouent tous un rôle, consciemment ou malgré eux, sur la grande scène du monde et sont des pantins dont les ficelles sont tirées par le grand horloger. Le démiurge de la réalité ou de la fiction est "le Créateur", figure double de Dieu et de l'auteur dans Le Grand Théâtre du monde de Pedro Calderón de la Barca, ou le mage Alcandre de L'Illusion comique de Pierre Corneille, deux personnages à partir desquels les tragédiens baroques posèrent les questions du pouvoir créateur du metteur en scène, à l'instar du Tout-puissant.
Il faut y voir une lecture du monde à travers le théâtre et la mise en scène. Le comédien et le personnage