Exploit: braille.
(À l'âge de trois ans, Louis Braille est devenu aveugle. Mais cela ne l’a pas empêché d’aller à l’école des Jeunes Aveugles où les élèves peuvent lire, à l’aide des lettres mises en relief, mais non écrire. )
Il y avait tant de choses à faire à l’école : les leçons, les ateliers, la musique, les devoirs. Malgré tout cela, Louis trouvait le temps de travailler à son idée. Il profitait de chaque instant libre : avant le petit déjeuner, entre les leçons, et même tard la nuit…
Des années passèrent. Des années de travail, d’essais, d’erreurs. Louis avait simplifié la méthode de points du capitaine Barbier(1). Mais la méthode obtenue n’était pas encore assez commode(2). Il était toujours aussi difficile de lire les points, car cette écriture était fondée sur les sons. Et il y avait tant de sons en français qu’il avait parfois une centaine de points pour transcrire un simple mot.
Un jour, Louis eut une autre idée : « c’était nettement trop pour suivre tant de points avec les doigts. Et si on ne transcrivait pas les sons mais les lettres de l’alphabet ? Il y en avait que 26 après tout. »
Louis était aux anges, certain d’avoir vu juste. Son ardeur(3) redoubla. Tout d’abord, il fit au crayon, six points sur une feuille de papier et chiffra chaque point de 1 à 6.
Louis fit une lettre après l’autre. Toutes les lettres de l’alphabet étaient transcrites par six points disposés de différentes façons. C’était tellement simple. Et quand il eut fini, son alphabet apparut.
Il passa ses doigts sur son alphabet. Louis Braille, qui avait alors quinze ans, aurait voulu rire, chanter, crier et pleurer. La méthode pouvait être assimilée car facilement sentie. La lecture, depuis cette découverte, n’est plus impossible pour les non-voyants.
Margaret Davidson, Louis Braille, l’enfant de la nuit.
1- capitaine Barbier : Braille s’est inspiré des travaux du capitaine Barbier.
2- commode : facile, appropriée à l’usage.
3- L’ ardeur : l’énergie intense.