Explication lineaire de la scène 12 de l'acte iii de l’
Le théâtre a parfois été défini comme l'art du mentir vrai : tout est factice : des acteurs jouent un rôle sur une scène censée représenter un autre lieu. Cependant la vérité des sentiments humains peut s'exprimer dans le dialogue théâtral. Marivaux est peut-être le dramaturge auquel cette définition s'applique le plus justement. Dans ses comédies, les personnages ne cessent …afficher plus de contenu…
Rien n'est plus moralement douteux, et pourtant Dorante est sincère, Dubois n'agit pas par intérêt. Pour précipiter les choses, le valet a fait écrire au jeune homme une lettre où il révèle ses sentiments, et il a fait en sorte qu'elle soit lue devant Araminte. Dans la scène 12 de l'acte III, très émus, les deux jeunes gens en sont arrivés au point de s'avouer leurs sentiments.
Comment Marivaux, dans cette scène de double aveu, fait-il tomber les masques pour que s'affirment enfin l'amour et la sincérité ? Notre extrait commence par l'aveu d'Araminte (lignes
1-12), avant que la tirade de Dorante ne le montre à son tour complètement sincère (lignes 13-23) et qu'enfin Araminte fasse le choix qui permet à la comédie de bien se terminer (lignes …afficher plus de contenu…
Notons que la différence de rangs subsiste : Araminte appelle Dorante par son prénom (8), tandis que lui utilise l'apostrophe « madame » (3, 10, 19). Et il obéit à ses ordres : il « se lève ». Leurs situations respectives ne sont pas encore tout à fait celles d'amoureux.
La didascalie « étonnée » et les deux interrogations successives, de plus en plus précises,
« Comment ! que voulez-vous dire ? » expriment la surprise d'Araminte.
Dorante en parlant, prend son destin en main et s'affranchit des manigances de Dubois. Il le fait dans une tirade qui est aussi un aveu, mais précis et complet celui-là. Il s'agit enfin d'une