Explication texte de nietzsche sur la conscience
C’est contre toute une tradition philosophique et contre l’opinion commune que Nietzsche s’inscrit ici en faux, d’une part en faisant de la conscience non plus un point de départ mais bien un résultat, d’autre part en distinguant conscience et pensée et enfin en ramenant la conscience à une sorte de béquille sans laquelle l’homme n’aurait pu survivre. C’est ainsi qu’il soutient la thèse selon laquelle, le développement de la conscience n’a pour origine que la faiblesse de l’homme, faiblesse qui l’a contraint à se regrouper, à se rassembler. Et c’est dans ce rassemblement même pour la survie que la conscience a comme émergé et cela afin seulement de pouvoir exprimer cette faiblesse ou du moins afin de pouvoir exprimer les moyens d’y remédier. Il n’y a donc pas vraiment de quoi être fier selon notre auteur, car si la conscience est bien la marque de quelque chose c’est celle de notre infériorité, de notre faiblesse, de notre misérable condition et certainement pas de la pensée ou du désintérêt originel de la pensée et bien au contraire « la pensée qui devient consciente ne représente que la partie la plus infime, (…) la plus mauvaise, de tout ce qu’il pense. » Cependant est-il si simple de séparer ainsi la pensée de la conscience, comment comprendre que les pensées conscientes ne soient qu’une infime partie de la pensée, c’est bien là ce qui sans aucun doute fait problème ici pour nous.
« La conscience n’est qu’un réseau de communications entre hommes », un réseau de communications, c’est-à-dire un ensemble de moyens d’échanges, de stratégies en vue de s’informer, de partager, d’être lié. On ne peut qu’être saisi par le caractère extrêmement réducteur de cette première phrase, la conscience n’est que cela, réduction aussitôt renforcée par la suite, puisque Nietzsche précise que c’est en « cette seule qualité qu’elle a été forcée de se développer ». Laissons de côté pour le moment le caractère