Explication de texte : l'être et le néant, jean-paul sartre.
1311 mots
6 pages
"Être regardé, c'est se saisir comme objet inconnu d'appréciations inconnaissables, en particulier d'appréciations de valeur. Mais précisément, en même temps que, par la honte et la fierté, je reconnais le bien-fondé de ces appréciations, je ne cesse pas de les prendre pour ce qu'elles sont: un dépassement libre du donné vers des possibilités. Un jugement est l'acte transcendantal (1) d'un être libre. Ainsi être vu me constitue comme un être sans défense pour une liberté qui n'est pas ma liberté. C'est en ce sens que nous pouvons nous considérer comme des "esclaves", en tant que nous apparaissons à autrui. Mais cet esclavage n'est pas le résultat -historique et susceptible d'être surmonté - d'une vie à la forme abstraite de la conscience. Je suis esclave dans la mesure où je suis dépendant dans mon être au sein d'une liberté qui n'est pas la mienne et qui est la condition même de mon être. En tant que je suis objet de valeurs qui viennent me qualifier sans que je puisse agir sur cette qualification, ni même la connaître, je suis en esclavage. Du même coup, en tant que je suis l'instrument de possibilités qui ne sont pas mes possibilités, dont je ne fais qu'entrevoir la pure présence par delà mon être, et qui nient ma transcendance pour me constituer comme moyen vers des fins que j'ignore, je suis en danger. Et ce danger n'est pas un accident mais la structure permanente de mon être-pour-autrui."
Dans ce texte de Jean-Paul Sartre, extrait de l'être et le néant, l'auteur se pose la question de savoir en quoi consiste le fait d'être regardé, il nous expliquera donc qu'être regardé est une réduction à l'état d'esclavage (voire à l'état d'objet), nous devenons dépendant d'autrui, perdant ainsi notre liberté, et être en danger, le danger d'être l'instrument de possibilités que l'on ne connaît pas, extérieures à nous même ; se pose alors le problème de savoir quel sont les conséquences du regard d'autrui, en quoi et jusqu'où fait-il partie de nous, peut-il nous nuire