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Evaluation d'histoire n°1
mardi 30 septembre 2008
TL
EXPLIQUER UN DOCUMENT EN HISTOIRE
Discours de Jacques Chirac1, à l’occasion de la cérémonie célébrant le 53ème anniversaire de la rafle du Veld’Hiv le 16 juillet 1995
Il est, dans la vie d'une nation, des moments qui blessent la mémoire, et l'idée que l'on se fait de son pays. Ces moments, il est difficile de les évoquer, parce que l'on ne sait pas toujours trouver les mots justes pour rappeler l'horreur, pour dire le chagrin de celles et ceux qui ont vécu la tragédie. [...]
Ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été, chacun le sait, secondée par l’État français.
La France, patrie des Lumières, patrie des droits de l’homme, terre d’accueil, terre d’asile, la
France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable. manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux […] Nous conservons à l’égard des déportés juifs de France une dette imprescriptible. Reconnaître les fautes du passé, reconnaître les fautes commises par l’État. Ne rien occulter des heures sombres de notre histoire, c’est, tout simplement, défendre une idée de l’homme, de sa liberté, de sa dignité. C’est lutter contre les forces obscures, sans cesse à l’œuvre […]
Certes, il y a les erreurs, il y a les fautes, il y a, c’est indiscutable, une faute collective, mais il y a aussi la France, une certaine idée de la France, droite, généreuse, fidèle à ses traditions, à son génie. Et cette France n’a jamais été à Vichy. Elle n’est plus alors, et depuis longtemps, à Paris.
Elle est dans les sables de Libye, et partout où se battent les Français libres. Elle est à Londres, incarnée par le général de Gaulle. Elle est présente, une et indivisible, dans le cœur des Français, ces « justes parmi les nations » qui, au plus noir de la tourmente, en sauvant au péril de leur vie, comme l’écrit Serge Klarsfeld2, les