Exemple d'introduction pour le sujet " l evidence est-elle un critere de vérité?"
On parle souvent de la « force des évidences ». L’évidence, c’est ce qui s’impose immédiatement à l’esprit, ce qui se manifeste clairement, ce dont il semble impossible de douter. « Evidence » vient du latin « videre » qui signifie « voir » ; l’évidence, c’est donc « ce qui saute aux yeux » et s’impose de soi-même, sans qu’il soit besoin d’explication. Il semble donc tentant d’identifier évidence et vérité, et de dire que tout ce qui est évident est vrai.
Cela en fait-il pour autant un critère ? On pourrait objecter que l’évidence n’est qu’une expérience subjective. Les évidences peuvent être trompeuses : il s’agirait alors de s’en méfier, de les mettre à distance avant de les prendre d’emblée comme vraies. L’évidence des sens (par laquelle on croit ce qui est ressenti), comme l’évidence intellectuelle (par laquelle on adhère ce qui est pensé) peuvent être douteuses : un bâton parait brisé dans l’eau, et nul n’est à l’abri de faire des paralogismes ou de simples erreurs de calcul.
Comment, des lors, l’évidence pourrait-elle servir de critère ? Un critère est une référence, une garantie, une norme qui permet de juger surement. C’est ce qui devrait permettre de départager le vrai du faux en toute certitude. L’évidence se donne pour vraie, mais comment pourrait-elle être un critère si elle est susceptible de nous tromper ?
On peut alors se demander à quoi se fier ? Si la vérité est « conformité de la pensée au réel », comment s’assurer d’une telle conformité ? Y a-t-il quoi que ce soit qui puisse confirmer l’adéquation de la pensée au réel ? En d’autres termes comment être sur de ne pas se tromper ? y a-t-il le moindre critère qui puisse nous permettre de distinguer le vrai du faux ?