« Il n'existe pas de société égalitaire, la stratification sociale est l'armature de toutes les sociétés » (BALANDIER, 1974). La classification peut se faire selon différents critères: biologiques, religieux, économiques, sociaux ou culturels. Concernant la distinction des genres, il va naître des représentations à partir des différences « naturelles » entre les hommes et les femmes (mâle et femelle). Ces représentations vont subir un traitement social, ce qui va générer des normes. Enfin, celles-ci vont influer et interagir avec les représentations. En effet, « la culture oriente et encourage certaines conduites, traits et activités considérés comme des caractéristiques propres à chacun des sexes. Le masculin et le féminin sont des concepts pour faire référence aux rôles ou aux traits psychologiques attachés respectivement aux hommes et aux femmes. Ces différents rôles, une fois intériorisés, constituent des schémas de « soi » liés au genre (BEM, 1981; CROSS et MADSON, 1997), qui servent de filtres cognitifs pour interpréter les évènements et orienter les conduites »[1].
Le corps, qui est le vecteur premier où s'inscrit l'identité de chacun, va être mis en action, donné à voir, vu et perçu par les pratiques physiques. La construction sociale organise les représentations et détermine les pratiques « acceptables » du corps. Ainsi, ces pratiques physiques; et plus particulièrement celles qui sont codifiées et institutionnalisées appelées « sport », dont le but est la réalisation d'une performance (HEBERT, 1925); se révèlent comme étant un champ où résident de nombreux enjeux de domination et de pouvoir entre les sexes.
Depuis plusieurs années, on pourrait penser que les femmes ne sont plus jugées comme inconvenantes ou incapables sur les terrains et que tous les sports leur sont ouverts, mais les pratiques sportives restent des territoires extrêmement sexués. Les attributs sexués s'organisent-ils de la même façon qu'au début du XX ème siècle? Comment évolue la