Eugen bleuler
Le groupe des schizophrénies
En 1911, dans La démence précoce ou le groupe des schizophrénies, il récuse le terme de démence précoce d'Emil Kraepelin, et le remplace par celui de schizophrénie pour illustrer l’idée d’une fragmentation de l’esprit. Pour Bleuler, les schizophrénies correspondent à un groupe de syndromes cliniques, d’origines différentes mais toujours organiques, où l'affaiblissement intellectuel n'est pas toujours présent mais qui sont réunis par des mécanismes psychopathologiques communs, en particulier une défaillance du mécanisme associatif.
Ce mécanisme permet, selon une théorie partagée avec Freud, d'organiser les émotions issues de l'histoire de vie. Il est décrit comme une "étroitesse de conscience" qui se crée normalement au moment d'agir, pour permettre une fixation des idées en rapport avec le but poursuivi. Dans le groupe des schizophrénies selon Bleuler, l'absence de cet élément régulateur fait que la personne reste en prise avec des émotions diverses coexistant parallèlement. Il décrit sur cette base un morcellement de la personnalité en fragments, en utilisant le terme spaltung, que l'on traduit par clivage, ce qui définit aussi le syndrome dissociatif.
Signes primaires et signes secondaires
Selon Bleuler, à la base de la schizophrénie se trouve un processus biologique (l'altération basale des fonctions associatives) qui fait émerger les signes primaires de la maladie par-dessus lesquels apparaissent des signes secondaires (réactions psychologiques du sujet face à sa souffrance) qui constituent de véritables stratégies de lutte contre le processus biologique de base. Il écrit « la symptomatologie qui nous saute au yeux n'est surement en partie (et peut être globalement) rien