Etudiant
Même lui ne le sait pas toujours.
Notre ignorance quant à la nature du travail du manager se révèle diversement : des dirigeants brillants se targuent d’avoir réussi sans avoir jamais mis les pieds dans un séminaire de formation; les analystes en gestion se succèdent, sans avoir jamais vraiment compris ce que l’on attendait d’eux exactement; les consoles d’ordinateur se couvrent de poussière dans un coin, parce que les managers ont toujours boudé le système intégré de gestion (SIG) en ligne que quel que analyste jugeait indispensable. Et peut-être plus important, notre ignorance se traduit par l’incapacité des grandes entreprises publiques à faire face à certains de leurs plus sérieux problèmes. (Voir page Posez-vous les bonnes questions ).
Au profit de l’automatisation de la production, du recours au management dans les domaines fonctionnels du marché et de la finance, et de l’application des théories comportementales au problème de la motivation des salariés, le manager — c’est-à-dire la personne responsable de l’organisation ou d’un sous ensemble de celle-ci — a été en quelque sorte oublié.
Mon intention est ici de rompre avec le vocabulaire de Fayol et d’introduire une description plus utile et plus supportable du travail du manager. Cette description découle de ma propre enquête et de la synthèse que j’ai effectuée à partir d’autres recherches portant sur l’emploi du temps des managers.
Dans certaines de ces études, les managers étaient l’objet d’une observation intensive; d’autres recueillaient des comptes rendus détaillés de leurs journées; d’autres encore analysaient ces agendas. Ces enquêtes s’intéressèrent à toutes sortes de managers : chefs d’équipe, contre maîtres, directeurs du personnel, chefs de vente, directeurs hospitaliers, présidents d’entreprises, chefs d’État, et même chefs de gangs. Ces managers» étaient américains, canadiens, anglais ou suédois. (Voir le Panorama de la recherche sur le