Etienne de la Boetie Discours de la servitude volontaire
Nous verrons en premier lieu que La Boetie nous met face à une situation paradoxale, que son discours se veut persuasif et enfin qu'il est humaniste et novateur.
Dès les premières lignes du texte, on voit que l'auteur insiste sur le fait que le roi est seul face au peuple nombreux.
Le pouvoir tyrannique est remis en question, l'auteur annonce que celui ci ne dure que parce que le peuple « veut bien l'endurer », il n'accepte pas ce pouvoir fort qui « soumet » le peuple, qui se « laisse opprimer » par le roi. Le pouvoir fort est donc inacceptable selon La Boétie, le peuple est « fasciné, pour ainsi dire ensorcelé » par un tyran qui se montre « inhumain et cruel » avec eux.
L'écart de force entre le peuple nombreux et le roi seul et incalculable, cependant le peuple est soumis au roi. C'est ce paradoxe que La Boétie soulève, en insistant nettement sur le fait que le roi soit « seul » et qu'il maintienne pourtant sous son joug « tant d'hommes, tant de villes, tant de nations ». Le tyran n'a pour lui de puissance que celle que l'on lui donne.
Ce dernier est clairement dévalorisé dans ce texte. Il est qualifié de « Lâche, effémine, vil », ses aptitudes au combat et à diriger des troupes sont remises en question, et même sa capacité à satisfaire sexuellement « la moindre femmelette ».
Étienne de la Boétie prononce ici un discours de persuasion qui aurait très bien pu être lu par un crieur public en son temps.
Il parle directement au peuple, l'interpelle avec des questions rhétoriques et des exclamations telles que « Oh » ou « Mais ô grand Dieu, qu'est donc cela ? » puis il